« Rien n'est plus vaste que l'océan, rien n’est plus patient. Comme un éléphant bienveillant, il porte sur son large dos les petits êtres débiles qui peuplent la terre. Et dans l’immensité glacée de ses profondeurs, il peut abriter toute la désolation du monde. Il n’est pas vrai que l’océan soit perfide, car il n’a jamais rien promis : sans exigence, sans obligation, libre, pur et sans feintise, ce grand cœur bat, le dernier à être sain dans ce monde malade.
Et tandis que les petits êtres humains fixent son immensité, l’océan entonne ses chants anciens. Beaucoup n’y entendent rien ; mais jamais deux êtres ne le comprennent de la même façon, car l’océan a pour quiconque le contemple face à face une parole singulière. » Incipit, page 31.