« Ah, combien est misérable l'homme qui change sa volonté
pour une femme, ou jamais par elle jouit ou souffre,
et qui pour elle se dépouille de sa liberté,
ou croit à ses apparences, à ses paroles !
Car elle est plus légère, toujours, que feuille au vent,
et mille fois le jour veut et ne veut plus :
elle suit qui la fuit, qui la veut elle esquive,
et elle va et vient comme l’onde à la rive.
Une jeune femme ressemble vraiment,
sous une belle mer, à un roc acéré,
ou bien parmi les fleurs à un tout jeune serpent
à peine sorti de son ancienne peau.
Ah combien, entre les plus malheureux, est dolent
qui peut souffrir d’une femme le fier orgueil !
Car plus elle a le visage de beauté plein,
plus de ruses elle cache dans son traître sein. »