« À proximité se trouve également Memphis elle-même, la résidence des rois égyptiens, que trois schènes séparent du Delta. Elle possède des temples dont celui de l'Apis, qui n’est autre qu’Osiris, où l’on nourrit, dans un enclos sacré, le taureau Apis qui, comme je l’ai dit, passe pour un dieu ; il porte des taches blanches sur le front et en quelques autres petits endroits du corps, tandis que le reste est noir — ce sont toujours de telles marques qui permettent de choisir le taureau apte à succéder au titulaire du culte quand il vient à mourir. Devant l’enclos sacré, il y a une cour dans laquelle se trouve encore un autre enclos pour la mère du taureau ; c’est dans cette cour que l’on lâche l’Apis à une certaine heure, surtout pour l’exhiber aux visiteurs — ils peuvent certes le voir aussi dans son enclos à travers une ouverture, mais ils souhaitent également le voir à l’extérieur —, et lorsqu’il s’y est un peu ébroué, on le ramène à nouveau dans son étable particulière. On trouve donc là le sanctuaire de l’Apis, jouxtant l’Héphaïsteion, et l’Héphaïsteion lui-même, construction somptueuse tant par la taille de son temple que par ses autres aspects. En avant, sur le dromos, se dresse aussi un colosse monolithe. C’est une coutume que d’organiser sur ce dromos des combats de taureaux que des gens élèvent dans ce dessein, comme les éleveurs de chevaux ; une fois lâchés, ils s’affrontent au combat, et celui qui est proclamé vainqueur remporte un prix. On trouve aussi à Memphis un sanctuaire qui passe pour celui de la déesse grecque Aphrodite, bien que certains prétendent qu’il s’agisse d’un sanctuaire de Séléné. » XVII, 1, 31.